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Strasbourg - Légende d'Alsace -

 

Un jour lointain, les Rois Mages traversaient la ville de Strasbourg. L'un d'eux vit une jeune fille douce et belle et se dirigea vers elle. Il lui tendit un coffret serti de pierres précieuses qui lançait une lumière vive en lui recommandant d'allumer la chandelle pour la préserver des tentations qui pouvaient être sa perdition.

Hélas, un peu plus tard, elle succomba sous les baisers d'un beau chevalier et comprit qu'elle allait devenir mère. Son père pour éviter le deshonneur, la fit exiler dans un pays lointain.

Un soir où elle se sentait très seule, elle ouvrit l'écrin, la chandelle était presque entièrement consumée.

Elle se regarda dans le miroir accroché au mur et découvrit une vieille femme toute ridée. Elle eut alors envie de revoir la maison de son enfance et son père. Son désir fut exaucé et elle y fut transportée dans la seconde. Hélas son père n'était plus et personne dans la maison ne la reconnut.

De désespoir elle se coucha ce soir-là en laissant l'écrin ouvert et le bout de chandelle finit de se consumer.

On la trouva au matin toute blanche et froide. On l'enveloppa dans un manteau pour la coucher dans une carrière proche.

On dit que c'est de cette même carrière qu'on tira les pierres pour construire la cathédrale de Strasbourg.

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A Strasbourg, derrière un manoir, un passage menant à une source était toujours fermé à clé.

Le vendredi Saint, à midi, on pouvait voir un chien, couché près de la fontaine qui tenait dans sa gueule, la clé ouvrant l'accès au lieu interdit.

Si on était courageux, on pouvait approcher du chien, lui prendre la clé, et sans prononcer une seule parole, ouvrir la porte du lieu interdit, suivre le sentier menant à une caverne dans la montagne.

Au milieu de la salle se trouvait un grand coffre gardé par un énorme chien noir.

Ceux qui avaient une âme pure et innocente pouvaient facilement éloigner le molosse et puiser dans les trésors du coffre.

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Un soir de Noël, un pauvre enfant cherchait à vendre deux sapins tout maigres pour pouvoir acheter un peu de nourriture pour sa famille.

Hélas, à chaque fois qu'il frappait à une porte on lui opposait un refus. Toutes les maisons avaient déjà leur sapin décoré de boules scintillantes, les plats fumaient sur les tables, les odeurs des victuailles flottaient jusque dans la rue.

Le pauvre enfant frappa à une dernière porte avant de s'en retourner chez lui. Un homme lui ouvrit, prit les deux sapins et devant l'air ébahi de l'enfant le paya avec une pièce d'or. L'enfant avait vu qu'un magnifique sapin trônait déjà dans la salle à manger.

L'homme posa les deux sapins dans un coin. Le lendemain la femme en nettoyant la maison posa les deux sapins devant la porte. Les enfants qui jouaient dans la neige en attendant l'heure de la messe, s'en emparèrent et allèrent, par jeu, les planter derrière l'église.

Les cloches sonnèrent pour appeler les fidèles. A la fin de la messe quand tout le monde se retrouva dehors, la foule cria au prodige. Deux sapins hauts comme le clocher, aux vastes branches s'élevaient vers le ciel.

Une colombe s'échappa d'un vitrail de l'église pour voler d'une cime à l'autre avant de reprendre sa place sur le vitrail.

Tous les oiseaux du ciel se joignirent aux habitants pour chanter la gloire des gens charitables dans l'air pur de Noël.

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Autrefois, pendant les nuits d'automne où le vent du nord souffle si fort dans les ruelles désertées, on pouvait entendre des aboiements de chiens, des appels de chasseurs et des cris dans une certaine rue de la ville de Strasbourg.

Personne n'a jamais pu dire ou voir qui conduisait cette chasse sauvage.

Etais-ce un sorcier, un châtelain mort où le diable en personne ?

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A l'entrée d'un pont, à Strasbourg, se tenait très souvent le fantôme d'un tonnelier. Il guettait le passant solitaire et l'effrayait par des grimaces et un sourire méchant.

On dit que ce tonnelier était condamné à errer pour l'éternité pour avoir trop souvent versé de l'eau dans son vin avant de le servir à ses clients.

On dit aussi qu'il était cousin de l'hôtelière changée en ondine, qui chante encore aujourd'hui dans le lac du Ballon.

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On raconte aussi que près du fleuve, à Strasbourg, une lavandière frappe du battoir pendant des nuits entières, un linge sale qu'elle a sans doute volé.

Gardez-vous surtout d'approcher cette femme.

Certains ont laissé entendre qu'elle saisissait les personnes par la nuque pour leur plonger et replonger la tête sous l'eau.

Personne n'a su dire si elle noyait réellement ses victimes.

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Qui ne connaît pas l'horloge astronomique de la Cathédrale de Strasbourg !

Elle indique le temps moyen, le temps vrai et le temps sidéral, les fêtes religieuses, les heures de lever et de coucher de la lune et du soleil, les éclipses, les révolutions moyennes de chacune des planètes.

Par un mécanisme ingénieux toutes une série de petits personnages s'animent à heures fixes. Ils représentent les quatre âges de la Vie et frappent les quarts d'heures. La Mort, elle, sonne les heures.

Il y a la figure symbolique de chaque jour, celle du Temps, celle des deux lions soutenant les armes de la ville.

Au coup de midi les douze apôtres passent en s'inclinant devant le Christ qui les bénit et le coq chante trois fois en battant des ailes.

La ville était fière de posséder une pareille merveille mais elle craignait de voir l 'artiste dépenser son talent dans une autre ville.

Le Conseil de la ville, au lieu d'entourer le l'horloger de déférence et de respect, décida de lui crever les yeux. Un peu plus tard, l'artiste retourna à la Cathédrale. Il ne pouvait plus voir son chef d'oeuvre mais chaque pièce était dans sa mémoire. Il brisa un rouage et à partir de cet instant les lions ne rugirent plus et le coq ne chanta plus.

Lorsque le maître horloger mourut, l'horloge s'arrêta de fonctionner.

 

 

Tag(s) : #CONTES & LEGENDES, #ALSACE, #EGLISES CHAPELLES, #NOEL, #TRADITIONS
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