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Les potages sont au dîner ce que le portique est à l'édifice.
Ce mets tient une place essentielle dans notre alimentation alsacienne.
Nous avons la Mahlsopp,(soupe de farine grillée) la Zewelsopp, (soupe à l'oignon) l'Artepfelsopp (soupe de pommes de terre) mais devant toutes celles ci la Fleischsopp autrement dit le pot-au-feu.
Il n'est pas de repas d' Alsace qui ne soit précédé de ce plat traditionnel.
Son origine se perd dans la nuit des temps.
Chaque province de France offre sur ce point des variétés différentes mais la plus courante est celle qui utilise le gîte à la noix ou les plates côtes.
La base des légumes employés est la carotte, le navet, le poireau, le celeri.
Il est du pot-au-feu comme d'une symphonie de Beethoven ou d'un concert de Grieg, où les élements les plus divers doivent concourir à l'éxécution d'une mélodie unique, sans que les uns prétendent dominer les autres.
La pot-au-feu est la pierre de touche à laquelle on reconnaît une bonne ménagère.
Il se trouve en Alsace des gens qui agrémentent le pot-au-feu de condiments divers. Les uns au lieu de persil ou de cerfeuil, le saupoudrent de Schnettlauch haché (ciboulette) qui donne un petit air campagnard et rustique, non sans attrait.
D'autres l'accompagnent de mariknoepfle (quenelles) qu'on roule en boulettes de la taille d'une grosse noisette.
Y a -t-il en effet, comme le font dire Erckmann Chatrian à leur ami Fritz, quelque chose de plus doux sur cette terre que de s'asseoir à sa table entre de vieux amis. Plus le nombre est grand plus la joie est forte .
Il faut alors des ustensiles spéciaux. Aussi nos potiers de terre et d'étain n'ont-ils pas tardé à imaginer une soupière d'un type particulier, adéquat à son emploi. Ayant remarqué que les grandes tables familiales sont rectangulaires plutôt que rondes ou carrées, ils ont crée un récipient de forme ovale pour accueillir ce mets.
Ainsi nos père savaient adapter toutes choses à leurs commodités et à leurs besoins. Comment voulez-vous que nourris de tels exemples, nous n'y puisions à notre tour les règles de notre vie, je veux dire du bien vivre.
Source : La vie en Alsace
Photo : revue la vie en alsace