En 1934 sont sortis de l'usine Bugatti de Molsheim bon nombre d'autorails pour le compte des réseaux d'Alsace, de Lorraine et de l'Etat.
Le plus rapide, baptisé " Présidentielle " eu l'honneur du voyage de Monsieur LEBRUN à CHERBOURG en 1933.
Sa vitesse approchait les 180 km/h. Mue par 4 moteurs de 200 HP, pouvant transporter 75 voyageurs.
Celui appelé " Double " était de même puissance mais d'une capacité de 150 places et 150 km/h.
Quant à l'autorail " léger " muni de 2 moteurs, il pouvait transporter 80 voyageurs à 150 km/h.
Quelques chiffres :
- à 120 km/h il fallait 400 m pour s'arrêter.
- à 150 km/h, il fallait 600 m pour s'arrêter.
Un train à vapeur necéssitait 1200 m pour être à l'arrêt.
En autorail, le trajet Paris-Dauville se faisait en 2 heures. Paris-Nice en 15 heures.
Monsieur Ettore BUGATTI disait : " Je suis opposé aux transports routiers automobiles sur longue distance. Les poids lourds, non seulement défoncent et encombrent nos belles routes, mais bien souvent, par le jeu même d'une intense concurrence, travaillent à perte. Il serait plus logique et économique d'utiliser les voies ferrées, créer des centres de groupages puis des services automobiles qui iraient de commune en commune. "
A cette époque Ettore BUGATTI avait réalisé une voiture avec traction avant et traction arrière dotée de 4 roues motrices.
Ces ateliers où naissent les voitures de grande race, merveilleux chefs d'oeuvre de la mécanique, avaient fait l'objet d'une publication dans un numéro spécial de " L'Auto " en 1933.
" Les ateliers sont gais, d'une frappante originalité, fourmillant de détails ingénieux. Dans une Bugatti, il n'est pas un boulon qui n'ait été éxécuté sur place " .
Dans cette usine alsacienne, rien n'est plus instructif que l'étude des procédés et l'organisation où tout révèle l'empreinte à nulle autre pareille de BUGATTI dont la carrière inventive restera comme modèle d'unité et de perfection.
Source : La "vie en Alsace"
Photos : l'usine Bugatti autrefois, usine d'aujourd'hui