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Photo I.H. d'un chevalement. La roue (molette) située sur le chevalement servait à descendre et remonter les mineurs ainsi qu'à l'extraction du sel
L'histoire des Mines de Potasse d'Alsace commença en 1858 quand naquit Amélie Zürcher, fille du propriétaire de l'usine textile de Bollwiller (68)
Elle est décédée en 1947 et repose au cimetière de Cernay (68)
Se consacrant à l'exploitation de la ferme du Lützelhof avec son frère, elle était fort déçue du rendement de leurs terres.
Persuadée qu'il existait un "trésor" sous ses pieds, elle encouragea un ami, Joseph Vogt, industriel à Pechelbronn (67) de sonder ses terres.
En 1904 fut extraite la 1ère carotte aux cristaux oranges, rouges et violets.
Assisté par Jean-Baptiste Grisez, brasseur et sourcier dans le Territoire de Belfort (90) et enthousiasmé par la découverte, Joseph Vogt poursuivit l'aventure jusqu'en 1910.
En 1900 il avait crée et dirigé la "Société Bonne Espérance" (Gewerkschaft Gute Hoffnung) qui érigea la première tour de sondage dans la forêt du Nonnenbruch à Wittelsheim (68) en 1904
Le 31 octobre 1904 le trépan atteignait le profondeur de 1119 m sur un diamètre de 4.50 à 6.30 m.
Joseph Vogt avait trouvé un extraordinaire gisement de chlorure de potassium de 200 km²
A 649 m déjà des bancs de sel de couleur rouge foncé attestaient de la présence de potasse.
En 1905, douze autres forages furent entrepris
En 1906, 42 sondages supplémentaires confirmèrent l'existence de cette très importante couche salifère au nord-ouest de Mulhouse (68) d'une épaisseur de 600 m environ, entre 400 et 1100 m de profondeur.
Cette même année Joseph Vogt dut faire appel aux banques allemandes, faute de recueillir des soutiens aiprès des financiers alsaciens.
C'est ainsi que fut crée la "Gewerschaft Amélie", la société minière Amélie qui entreprit 150 autres sondages et la construction du premier puits en 1908 qui fut baptisé Amelie I (Profondeur 694 m)
En 1912, il fonde la Société Sainte Thérèse, Kali Ste Thérèse, (Kali = Potasse en allemand) chargée d'exploiter 28 concessions, son fils Fernand à la direction.
En 14-18, les puits éloignés des batailles furent privés d'entretien des installations provoquant de longs mois d'arrêt.
Les puits les plus proches servirent d'abri aux troupes combattantes.
En 1919 Fernand Vogt s'attela à la restauration des puits, avant le décès de son père Joseph en 1921
En 1824, les M.D.P.A (Mines Domaniales de Potasse d'Alsace) virent le jour.
La production progressa de 400 % en 10 ans
En 1920, naissance de la S.C.P.A. (Société Commerciale de Potasses d'Alsace) chargée de vendre les sels de potasse et leurs dérivés
En 1931, le bassin potassique compte 13 000 habitants d'origine étrangère, dont 1 majorité de polonais
En 1940 Mulhouse tombe aux mains des allemands.
Une gigantesque explosion ravage le fond du puits Rodolphe (profondeur 741 m fermé en 1975) piégeant 40 mineurs. Il y eut 25 tués et 15 blessés.
L'emblématique carreau Rodolphe permettra au grand public de découvrir l'une des plus impressionnantes histoire de l'industrie en rénovant et restaurant des machines du fond
De 1921 à 1937 sont construites des cités ouvrières d'une qualité architecturale remarquable, cité jardins avec des espaces verts et des bâtiments réservés à la vie sociale : écoles, chapelles, églises, salle des fêtes, pavillons de santé, terrains de sport
photos : I.H. ci-dessous
Les méthodes d'exploitation employées par les M.D.P.A. pour l'abattage du minerai ont provoqué au-dessus, un effondrement des terrains : le foudroyage, donnant à 800 m de profondeur, des vides de 3 à 4 m
Exemples :
- le centre de Bollwiller s'est affaissé puis stabilisé 3 m plus bas
- L'église de Wittelsheim est passée de 261 m à 258 m
La durée de stabilisation étant de 3 ans, l'ensemble des zones bâties du Bassin Potassique est définitivement stabilisée
Le minerai extrait dont sont formés les terrils comportait des argiles et des marnes mélangés à du chlorure de sodium (sel) Sous l'action des eaux de pluie, le sel s'est peu à peu infiltré dans la nappe phréatique
En 2003, après un arrosage intensif des terrils, des millions de tonnes de sel ont été dissoutes.
Les terrils les moins riches en sel ont été végétalisés
photo : I.H.
Personne ne descendra plus au fond.
Les terrils traités et réhabilités sont encore dans le paysage alsacien comme les maisons des cités minières, si reconnaissables, qui abriteront encore maintes familles
Photo : I.H.
