Photo du puits Ensisheim II à Ensisheim (68) profondeur 1044 m, fin d'exploitation en 1961, abattu en 1982
L'histoire des Mines de Potasse d'Alsace est celles d'alsaciens et d'êtres humains venus parfois de très loin pour gagner leur vie sur notre terre
Sous terre, il faisait entre 50 et 60°. Les hommes ne pouvaient pas travailler plus de 2h 45 d'affilée.
Au début de l'histoire, on se mouillait avec des seaux d'eau, on s'hydratait beaucoup tout en piochant en sous-vêtements. Les ventilateurs ne sont arrivés que bien plus tard
photo d'un cuffat : Musée du mineur à Ensisheim
Les explosifs étaient économisés et bien souvent le travail se terminait au pic et au marteau, les impressionnantes machines pour alléger le travail des mineurs n'arrivant que bien plus tard
Le danger, grisou (gaz émanant des poches contenues dans la roche depuis des millénaires), éboulements, la pénibilité et la chaleur ont tissé des liens forts de fraternité et d'amitié entre mineurs et leurs familles
La catastrophe de la mine Théodore en 1963 avait fait 6 morts suite à un dégagement de 90 000 m³ de grisou (profondeur 739 m, fermé en 1986)
Le travail s'effectuait par postes : matin, apres-midi, nuit + un inter-poste de minuit à 7h
Le vécu des anciens mineurs se transmettait de génération en génération en colportant les notions essentielles de sécurité : la base pour apprendre ce métier !
La circulation d'air dans les galeries passait d'un puits à l'autre (retour d'air)
Les mineurs prenant leur poste se changeait dans la salle des pendus (les vêtements étaient suspendus à un crochet au bout d'une chaînette accrochée au plafond) empruntaient l'ascenseur jusqu'à 600/700 m en zone franche (ateliers, dispatching des transports, stockage de matériel et véhicules pour les galeries)
Sainte Barbe, patronne des mineurs se trouvait dans chaque puits en zone franche
De la zone franche, les mineurs étaient convoyés par des scout (véhicules diesel équipés d'une caisse à eau, évitant les particules des fumées) les déposant dans les galeries ou " tailles"
ci-dessous photo d'une haveuse et de ses tambours dans une taille
photo de tambours sur un rond point près de la mine Théodore
Avec la chaleur ambiante de 60°, lorsque qu'une machine tombait en panne, il fallait attendre 1 h avant de pouvoir la toucher avec des gants !
Le sel extrait est recueilli dans des silos puis monté à la surface par monte-charge
La pause déjeuner s'effectuait , sur place, dans les galeries.
Un mineur buvait jusqu'à 5 L d'eau par jour. L'eau amenée de la surface par des tuyaux était refrigérée
Les EPI (Equipements de Protection Individuel) chaussures de sécurité, casque, gants étaient obligatoires, le short toléré.
La lampe de mineur dont la petite flamme brûle grâce au pétrole contenu dans le réservoir est entièrement étanche.
Elle était l'élément indispensable du mineur dans les galeries, prévenant celui-ci du risque de grisou lorsque la flamme grandissait.
Mot d'ordre : évacuation immédiate ! sous risque d'auto-inflammation du grisou générant l'explosion. Explosion pouvant provoquer des éboulements dans les galeries mettant les vies humaines en danger.
photo : I.H.
écrit avec la collaboration d'un ancien mineur P.F.
André Peter, ancien enseignant et mineur, a crée en 1977 le musée du mineur, situé dans le Palais de la Régence à Ensisheim (68)
Cette collection d'objets reste à ce jour la seule exposition permanente relative à la mine
http://alsaceocoeur.over-blog.com/2015/10/musee-du-mineur.html