La plus petite cité médiévale d'Alsace, fortifiée par les seigneurs de Hattstatt en 1275 à cause de sa situation privilégiée, c'est Soultzbach-les-Bains !
Située en hauteur, sur la route vers Wasserbourg et le Petit Ballon, mais néanmoins dans un vallon, la nature lui sert d'écrin.
Vignobles, prés, forêts sont à portée de regard.
D'habitude, dans nos villages alsaciens, on goûte les vins (avec modération)
A Soultzbach-les-Bains, on goûte les eaux ! L'eau qui coule des nombreuses fontaines disséminées à travers le village.
Il faisait chaud j'en ai profité pour me désaltérer à chacune d'elles et découvrir leur goût si différent....
Allons par les ruelles découvrir cette jolie petite cité fleurie avec ses nombreuses maisons à colombages du 17è s. au 19è s.
Les colombages du 17è s. sont de véritables ornements sur les façades en comparaison de ceux du 19è s.
On remarque également
ces "auvents" soutenus par des pierres en grès
cet escalier extérieur pour accéder au logement
ces détails sur une façade
la date sur un porche
Les calvaires sont souvent présents dans le vignoble, les villages
La source thermale a beaucoup contribué à la renommée du village grâce aux efforts des Schauenbourg qui en ont mesuré tout l'intérêt médical.
Ses qualités ont d'ailleurs attiré des personnages illustres comme Casanova
Monsieur de Gonzenbach, industriel suisse, achète la source en 1842.
Après l'incendie du village en 1844, il construit un véritable complexe thermal répondant aux désirs des curistes.
Mais à la fin du 19è s. les bains de Soultzbach ont perdu de leur renommée et seule l'eau commercialisée en bouteille rappelle son riche passé
Vous vous souvenez peut-être de l'eau Gonzenbach en bouteille....
En 1922 la société Carola de Ribeauvillé prend le relais de l'exploitation de la source.
2 millions de bouteilles d'eau Gonzenbach étaient produites chaque année à Soultzbach les Bains jusqu'en 1993
Qui dit eau, dit rivière. A Soultzbach-les-Bains, elle s'appelle le Krebsbach (krebs = écrevisse en alsacien, bach = rivière)
Autrefois on trouvait les écrevisses en nombre dans les cours d'eau vosgiens en raison de la bonne qualité de l'eau
La fontaine principale dans la Grand Rue porte les armoiries de Soultzbach-les-Bains (1848)
Son chapiteau date du 17è s.
Elle a été erigée par Jacques de Hattstatt
Elle comporte quatre têtes de femmes baillonnées (1601)
La chapelle Sainte Catherine , 15è s. est l'ancienne église de Soultzbach-les-Bains
Elle a été reconstruite en 1760
L'église Saint Jean Baptiste et le "Bildstock" du 16è s. se trouvent à l'entrée du village
La mairie se trouve sur l'emplacement d'une ancienne porte de la ville
Sur l'une des maisons on peut encore voir des bouches à feu de l'ancienne entrée du bourg
En Alsace nous avons une légende pour chaque lieu, Soultzbach-les-Bains a la sienne.
On connaît l'existence de la source de Soultzbach depuis le 16è s. mais sa découverte reste mystérieuse.
La tradition orale l'attribue à une vache en 1603, comme le raconte un poème de J.J. Laurent (1869)
Extrait :
Nul medecin pour guérir la jaunisse
La Chlorose ou le spleen, jadis à Mühlbach
Ne découvrit les eaux, le trésor de Soultzbach
Ce fut une candide et folâtre génisse
Pour sa corne croissante et son gentil museau
Son poil étincelant, sa croupe rebondie
Blaeschen (c'était le nom de la jeune étourdie)
Etait la perle du troupeau
Du maître des bouviers c'était la favorite
Aussi le pastoureau chargé de le garder
Sous l'épaisse feuillée, à toute autre interdite,
La laissait-il au loin, brouter et gambader
Quand Frantz la rappelait, son museau tout humide
Ses bonds joyeux, son oeil brilllant
Prouvaient qu'en je ne sais quel réservoir limpide
La follette, sans surveillant
A la soif d'un instant livrée
D'un breuvage inconnu mais frais et pétillant
S'était, à large coups, tout à l'heure enivrée
Jamais on ne lui vit de frissons, de langueur
Ni d'amaigrissante tristesse
Loin de là, chaque jour avec son allégresse
Croissaient son embonpoint, sa taille et sa vigueur
Un soir, dans le hallier notre espiègle cachée
Lorsque Frantz l'appela, resta sourde à sa voix
Le pastour, inquiet après l'avoir cherchée
Jusqu'à la nuit, dans le grand bois
s'en revenait le long de l'obscure tranchée
le front bas et le coeur chagrin
Tout à coup il entendit, au fond du noir ravin
Un bruit qu'il reconnaît, c'était sur le bassin
Pour boire un dernier coup, la gourmande penchée
Le bruit s'en répandit bientôt dans le vallon
Les fermes, les hameaux, dans tout le voisinage
Aussitôt gens chétifs, filles, pâles garçons
Bétail même à l'envie quittant chaque village
Viennent tous à Soultzbach chercher leur guérison
Photos I.H.
Merci à Corinne Walspurger (adjointe) pour ses bons conseils lors de notre rencontre à l'entrée de la cité
Merci également aux deux personnes rencontrées près d'une fontaine qui m'ont raconté des anecdotes sur leur village
Infos pratiques :
- Un grand parking en face de la caserne des pompiers, à l'entrée de la cité.
- Une épicerie proche de la mairie avec des produits régionaux
- Une boucherie dans la Grand Rue
- Un circuit historique balisé