Pour Hitler, nous sommes ici en Allemagne.
Ses troupes ne doivent plus céder un pouce de terrain.
La 1ère Armée Française du Général de Lattre de Tassigny, venue d'Afrique, tente par -25°, sous la neige, de rendre à l'Alsace sa liberté.
Le carrefour sur l'axe pour atteindre le Pont de Chalampé (Haut-Rhin) a été nommé "carrefour de la mort"
Durant 6 jours et 6 nuits les troupes de la 1ère Armée Française, auront face à elle, l'Oberst Eduard Zorn, l'un des meilleurs stratèges de Hitler.
Mardi 28 novembre 1944
les tirailleurs marocains du 1er RTM parviennent à l'orée de la forêt de la Hardt (la plus grande forêt du Haut-Rhin : 6546 ha) pour atteindre le
Pont du Bouc (photo perso actuelle sur le canal du Rhone au Rhin)
Mercredi 29 novembre 1944
les chars de la 1ère Division Blindée sont prêts à intervenir.
Des renforts franchissent à leur tour le canal du Rhone au Rhin.
Le Génie consolide le pont.
Les tirailleurs français progressent dans le sous-bois.
C'est alors que l'artillerie ennemie déverse ses milliers d'obus.
Chaque silhouette est abattue.
Jeudi 30 novembre 1944
Mission de reconnaissance en direction du carrefour et des écluses 44 et 43. Repousser aussi hors de la forêt tous les ennemis.
Vendredi 01 décembre 1944
des chars du 5ème RCA et des fantassins du 1er BZP (Bataillon de Zouaves Portés) repartent vers l'écluse 44
Photo :
Forêt de la Hardt, entre le carrefour de la mort et le Pont du Bouc
du 1er au 2 décembre 1944
une compagnie du 1er RTM est anéantie.
Plus de 200 hommes sont portés disparus.
Une compagnie de jeunes recrues du ème RIC (Régiment d'Infanterie Coloniale) prennent position au milieu de la nuit.
a 4H 30
attaque de l'infanterie et des chars allemands. 237 disparus et 22 rescapés.
Samedi 2 décembre 1944
l'artillerie allemande paralyse toutes les initiatives des officiers français.
dimanche 3 décembre 1944
l'artillerie allemande déclenche un bombardement intense suivi d'une brutale attaque.
L'ennemi s'est approché des lignes françaises. Les derniers résistants sont pris dans un étau par le sud et le nord.
Le lieutenant TABURET du 1er RTM et le lieutenant Pierre LECOULS du 68ème RAD (Régiment d'Artillerie Divisionnaire) rassemblent les blindés et les quelques véhicules en état de rouler pour y rapatrier les civils.
Au Pont du Bouc, un peloton de 4 Tank Destroyer M10 du 9ème RCA (4ème escadron du Capitaine GIRAUD) est exterminé.
Le chef de peloton, le lieutenant Yvezs JURION meurt en héros.
Photo perso :
Char Sherman (Rochefort) au bord du canal du Rhone au Rhin près du Pont du Bouc
Un jeune cheminot, Léopold JAEGLY, vivait avec sa femme Marguerite et ses 3 filles dans une maisonnette de la SNCF.
Léopold choisit la clandestinité et se cache dans la forêt de la Hardt, dans un abri fait de traverses de chemin de fer et de tôles en couverture.
Sa femme lui apporte de la nourriture.
Photo :
la maison des JAEGLY
Auguste WIEDEMANN, un camarade, est venu partager l'éxil de Léopold.
Sa femme Emma et leur bébé sont recueuillis par Marguerite.
Le froid intense fait regagner la maison aux deux réfractaires.
Après la chute d'un obus, ils se réfugient dans la cave.
le 1er décembre 1944
les lieutenants TABURET et LECOULS amènent les habitants de la maison au sud du Pont du Bouc , en terre libre, à bord de blindés.
A travers bois, les allemands sont partout.
Après 1500 m parcourus, un obus atteint de face Jean DEVIF, aide pilote et le sergent PARADES, ainsi que le chauffeur du Dodge transportant les filles de la famille JAEGLY.
Photo :
du soldat Jean DEVIF, 2ème escadron du RCCC (Régiment Colonial de Chasseurs de Chars), aide tireur du Tank Destroyer, mort pour la France le 3 décembre 1944.
Il a encore fallu 8 heures à pied, à travers la forêt, pour parcourir les 2 km qui les séparaient de la liberté.
8 mai 1945
Lépold et sa famille reprennent leur vie de citoyens libres.
10 juin 1945
En cherchant du foin, Léopold est tué par l'explosion d'une mine devant sa femme et ses filles.
Le jour même, 15 soldats allemands prisonniers, envoyés déminer ce champ, y perdent la vie.
Plus de 40 000 obus sont tombés sur la forêt de la Hardt.
Les combats de la Hardt sont parmi les plus meurtriers de la Libération de la France, en particulier de l'Alsace.
PHOTOS Perso :
Mémorial près du Pont du Bouc (Rixheim)
Canon de type 155 H M 1